La technologie n'est jamais neutre. Elle incarne toujours un choix : celui de la dépendance ou celui de la maîtrise. Dans le débat public, on parle souvent de "transition numérique". Mais derrière ce mot, une autre question se cache : qui tient la main ?

La sobriété numérique n'est donc pas un ralentissement, mais un acte politique : celui de reprendre le contrôle sur nos outils, nos données, nos infrastructures et, au fond, sur notre liberté d'agir.

Quand la dépendance logicielle devient une perte de sens

Derrière chaque infrastructure numérique, il y a des choix de dépendance : hébergeur, système d'exploitation, logiciels métiers, protocoles, modèles de données. Ces choix, lorsqu'ils s'accumulent sans cohérence, finissent par vider l'action publique de son autonomie.

Une collectivité qui ne comprend plus le fonctionnement de son propre logiciel ne gouverne plus son information : elle la sous-traite. Et lorsqu'un fournisseur change ses conditions d'usage ou déplace ses serveurs, l'organisation subit, sans marge de manœuvre.

La Cour des comptes l'a souligné dès 2023 : "la dépendance à quelques grands acteurs du cloud et du logiciel représente un risque stratégique majeur pour la souveraineté numérique de l'État et des collectivités".

L'indépendance comme valeur républicaine

L'indépendance technologique n'est pas un luxe, c'est une exigence démocratique. La République repose sur une idée simple : nul ne doit dépendre d'intérêts privés pour exercer une mission publique.

Le numérique ne doit pas devenir un nouveau centralisme économique. Réaffirmer l'indépendance, c'est choisir de développer nos propres briques, de soutenir les filières ouvertes et de valoriser l'expertise interne.

La frugalité technologique : efficacité et exemplarité

Le mot "frugalité" évoque souvent la contrainte. Pourtant, dans le champ numérique, c'est une forme d'intelligence. Les équipes techniques le savent : chaque ligne de code inutile, chaque requête superflue, chaque application redondante pèse sur les serveurs, sur les budgets et sur l'environnement.

Open source et transparence : la confiance par la preuve

La sobriété n'a de sens que si elle s'accompagne de transparence. C'est là que l'open source devient un pilier de la confiance. Publier son code, documenter ses choix, partager ses outils : ce n'est pas de la naïveté, c'est une stratégie de sécurité collective.

Adoptez une approche sobre et souveraine